Les chevaux ne voient pas comme les humains, et c'est ce qui cause souvent pas mal de confusions entre nous.
En effet, combien de fois avez-vous dit (moi la première), mais qu'elle est bête, c'est la même chose que tout à l'heure et maintenant elle en a peur (non ça ne m'est pas arrivé cet après-midi) !
Alors on reprend depuis le début.
Les chevaux ont les yeux positionnés latéralement, ils sont volumineux et leur pupille est allongée.
Il bénéficie donc d'un champ de vision particulièrement étendu, d'environ 340°, il voit à peu près de sa hanche gauche à sa hanche droite. En comparaison, celui de l’Homme avoisine les 190°.
Sur les côtés, sa vision monoculaire (d'un seul œil), lui permet de distinguer rapidement les objets en mouvement sans pour autant pouvoir les distinguer finement (sa vision sera floue). Cette faculté est issue de son état d'animal de proie qui doit détecter rapidement le danger pour pouvoir fuir.
Et donc lorsqu'il a les yeux baissés, le cheval a la capacité de voir aussi bien les objets proches du sol que ceux qui sont lointains grâce à la forme ovale de son cristallin. Il peut ainsi, tout en broutant, surveiller facilement son environnement à la recherche de prédateurs. Le cheval a donc en permanence une vision panoramique de ce qui l'entoure.
La vision du cheval possède une fréquence de perception de 20 à 25 images par seconde, contre 15 à 18 pour l'homme. Cette caractéristique entraîne une meilleure faculté à percevoir les mouvements, et donc les prédateurs qui s'approchent, mais comme je l'ai déjà dit, il ne pourra distinguer clairement ce prédateur (qu'il s'agisse d'un chien ou d'un loup, un canidé qui court est bien souvent vu comme un danger potentiel).
Le cheval a donc un champ de vision plus étendu que le nôtre, ce qui explique que parfois il a des réactions un peu (ou beaucoup) vives alors que nous n'avons pas vu ce qui lui cause cette réaction.
Sa vision binoculaire (vu par les deux yeux simultanément) est en relief et plus précise. Il peut estimer une distance relative pour les objets en relevant son encolure.
C'est pourquoi, quand il est effrayé, le cheval se sauve dans un premier temps (pour s'éloigner du danger), puis il se retourne face à ce qui a provoqué sa fuite, les oreilles pointées vers l'avant. L'un des principes de base de l'équitation éthologique est de toujours mettre le cheval face à un danger potentiel, afin qu'il puisse analyser l'objet en question et lui enlever l'effet de surprise.
Cela explique aussi le fait que les chevaux relèvent la tête lors de l'abord d'un gros obstacle, ils essayent par ce moyen de mieux estimer la distance qui le sépare de celui-ci ainsi que sa hauteur.
On peut alors imaginer ce que peut ressentir le cheval qui est encapuchonné ou avec lequel on pratique le rollkür...
Les zones aveugles
Le cheval possède ce que l'on appelle des zones aveugles, elles sont situées juste derrière la croupe et sous son nez lorsque sa tête est relevée.
Et oui, c'est pour cela que parfois votre cheval "rate" la carotte dans votre main
Pour limiter les désagrément liés à cette zone aveugle, le cheval possède des vibrisses, longs poils spécifiques sur son menton qui transmettent les vibrations à un organe sensoriel qui est situé à leur base. Il ne faut surtout pas couper ces poils.
Les couleurs Le cheval a une vision dichromate, c’est-à-dire qu'il distingue une palette allant du bleu au jaune, de longueurs d’ondes courtes à moyennes. Cependant, il ne distingue pas le rouge, ni le vert (qui lui paraissent gris).
La vision "de nuit"
Le cheval possède une bonne vision dans la pénombre grâce aux bâtonnets (les cellules de la rétine) et à ce que l'on appelle le "tapetum lucidum" qui est situé en arrière et qui réfléchit la lumière captée par la rétine.
Néanmoins, le cheval possède une accommodation lente lors de variations rapides d'éclairement. C'est ce qui explique qu'il puisse être hésitant à entrer dans un endroit plus sombre (bâtiment, van, couvert des arbres...). Il a besoin d'un laps de temps pour s'accommoder à ce changement de luminosité.
Les troubles de la vision chez le cheval.
Tout comme les humains, les chevaux peuvent présenter des troubles de la vision comme la myopie ou au contraire l'hypermétropie.
L'acuité visuelle du cheval est moyenne ou médiocre pour certaines races. Ainsi, 75 % des chevaux de trait seraient myopes (1).
(1)La vie fascinante des chevaux, Sibylle Luise Binder (Auteur), Gabriele Karcher, Paru en octobre 2002, Beau livre (relié)
Bibliographie :
Cheval, qui es-tu ? MA LEBLANC, MF BOUISSOU, F CHENU, 2004, BELIN
La vision du cheval, L LE MASNE, 01/06/2015, Publication IFCE
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